L’intérêt de la caféine démontrée dans le traitement de la maladie d’Alzheimer
Avancée prometteuse pour le Dr David Blum qui montre qu’un dérivé de la caféine empêche l’évolution des troubles de la mémoire ! Cette nouvelle étude montre qu’une molécule, dérivée de la caféine, le MSX-3, agirait de manière bénéfique sur les deux lésions cérébrales spécifiques de la maladie d’Alzheimer : les plaques amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires.
Dans le cerveau, il existe des protéines situées à la surface de la membrane des cellules, appelées les récepteurs « A2AR ». Or, ces récepteurs jouent un rôle important dans la bonne communication entre les neurones. Dans la maladie d’Alzheimer, les A2AR fonctionnent mal, ce qui entraîne des troubles de la mémoire. Or des effets bénéfiques de la caféine (à des doses importantes) ont déjà été observés sur des modèles expérimentaux. On sait aussi que ces effets bénéfiques sont dus, en partie, à la capacité de la caféine à bloquer les récepteurs A2AR anormaux. L’équipe du Dr Blum a donc mimé les effets de la caféine en testant la molécule MSX-3.
Ainsi, l’administration orale de cette molécule MSX-3, dérivée de la caféine, sur une durée de 6 mois bloque les A2AR et empêche le développement des troubles de mémoire. La quantité de la protéine Abeta impliquée dans la formation des plaques amyloïdes, est également diminuée. Le blocage des A2AR par la molécule dérivée MSX-3 a donc un intérêt thérapeutique dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Pour la première fois, une équipe montre qu’un traitement oral chronique et prolongé d’un dérivé de la caféine réduit la pathologie amyloïde et améliore la mémoire dans un modèle expérimental. Bloquer les A2AR est donc une cible thérapeutique prometteuse.
Une recherche sans frontière financée par la Fondation Vaincre Alzheimer
Lors d’un premier financement par la Fondation Vaincre Alzheimer en 2011, le Dr. Blum et son équipe avaient déjà démontré que ce même mécanisme avait des effets bénéfiques sur la mémoire, la neuro-inflammation et la pathologie tau.
Cette nouvelle avancée prometteuse a été financée par Vaincre Alzheimer en partenariat avec l’association allemande Alzheimer Forschung Initiative (AFI) . En effet, il s’agit d’un projet transfrontalier. Il a ainsi permis au Dr. David Blum à Lille de collaborer avec les équipes du Prof. Christa Müller à Bonn (Allemagne).
Les financements transfrontaliers avec l’Allemagne ou les Pays-Bas proposés par la Fondation Vaincre Alzheimer sont uniques en France. Vaincre Alzheimer oeuvre en réseau avec des associations européennes. Elles permettent ainsi de faire travailler ensemble les meilleures équipes de recherche en Europe. Chaque équipe reçoit les fonds de l’association ou de la fondation de son propre pays et les chercheurs travaillent en synergie. Ces financements permettent donc de démultiplier les compétences de ces experts pour accélérer leur recherche.
Bientôt un essai clinique sur l’homme ?
De telles molécules dérivées de la caféine, telles que le MSX-3, sont actuellement testées chez des patients atteints de la maladie de Parkinson. Les observations indiquent des effets bénéfiques sans effets secondaires notables. Ces dérivés ne sont donc pas toxiques. On pourrait alors imaginer un repositionnement de ces molécules pour développer un essai clinique sur la maladie d’Alzheimer.
Des déclarations porteuses d’espoir pour le lancement d’un essai clinique chez l’homme dans les 5 années à venir. Le Dr. Blum et son équipe doivent néanmoins encore étudier les mécanismes moléculaires qui permettent de valider le concept de blocage des A2AR par le dérivé MSX-3.
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