Stade précoce de la maladie d’Alzheimer et dysfonctionnement cellulaire
Nouvelle étude pour mieux comprendre l’apparition des dysfonctionnements moléculaires observés au stade précoce de la maladie d’Alzheimer.
Financé par la Fondation Vaincre Alzheimer, le projet du Dr Francesca Giordano a pour but d’étudier le rôle des membranes intracellulaires « MAM » et leur dysfonctionnement au stade précoce de la maladie d’Alzheimer.
Résumé du projet de recherche
Aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer, il existe des dysfonctionnements cellulaires se produisant souvent des années avant l’apparition des plaques amyloïdes, une des lésions cérébrales de la maladie. En effet, il a été observé dans le cerveau un trafic altéré des lipides et du calcium et un défaut des mitochondries (éléments intracellulaires qui jouent le rôle d’usine énergétique des neurones).
Les mécanismes qui causent ces dysfonctionnements sont encore mal connus, mais il semble que les membranes cellulaires en contact avec les mitochondries (appelée MAM) soient impliquées. L’équipe du Dr. Giordano a identifié une nouvelle protéine composante des MAM qui pourrait jouer un rôle clé dans le maintien de la morphologie et de la fonction des mitochondries. Elle va donc étudier cette nouvelle protéine dans les conditions pathologiques de la maladie d’Alzheimer, à l’aide de cellules provenant de patients. Ces résultats permettront de mieux comprendre l’apparition de tous ces dysfonctionnements moléculaires observés au stade précoce de la maladie d’Alzheimer.
L’avis du Président du comité scientifique et de ses membres
Ce projet adopte une approche nouvelle et innovante pour étudier les voies cellulaires qui semblent défectueuses dans la maladie d’Alzheimer au stade précoce.
Cette étude est basée à l’Institut de Biologie Intégrative de la Cellule, un institut de référence en biologie cellulaire et moléculaire particulièrement bien équipé pour ces travaux.
La recherche proposée adopte une approche entièrement nouvelle pour étudier les causes sous-jacentes de la maladie d’Alzheimer et contribuera de manière significative aux connaissances actuelles.
Le parcours du Dr Francesca Giordano
Bénéficiaire d’une subvention Standard d’un montant de 100 00 € sur deux ans, le Dr Francesca Giordano est une chercheuse d’origine italienne qui a fait d’abord un doctorat à l’Université de Naples Federico II (2013-2017), et ensuite un premier post-doctorat dans le laboratoire de Graca Raposo à l’Institut Curie à Paris, suivi par un deuxième post-doctorat au laboratoire de Pietro De Camilli, à l’Université de Yale, à New Haven, Etats Unis. C’est dans ce dernier laboratoire qu’elle a développé son intérêt dans le domaine émergent des sites de contact membranaires et elle a identifié les premiers composants de ces sites de contact impliqués dans le trafic des lipides. En octobre 2013 elle a obtenu un poste de chercheur INSERM à l’Institut Jacques Monod et en 2014, elle a obtenu des financements tels que la bourse Marie Curie CIG et une subvention de l’Agence Nationale de la Recherche « Jeune Chercheur » qui lui ont permis d’établir ses propres recherches dans le domaine des sites de contact membranaires. La récente obtention d’une subvention ATIP-Avenir lui a permis de prendre pleinement son indépendance en mars 2017, quand elle a créé son propre groupe à l’I2BC de Gif-sur-Yvette, où elle poursuit ses recherches sur le trafic des lipides aux sites de contact membranaires. Ces recherches ont aussi été récompensées par la Fondation Schlumberger pour l’Education et la Recherche dont elle était lauréate en 2019.
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