Le VEGF, une cible prometteuse pour lutter contre le déclin des facultés mentales dans la maladie d’Alzheimer
Le Dr Meissirel obtient une subvention Vaincre Alzheimer de 100 000 €
RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE DU DR MEISSIREL
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une perte progressive de la mémoire et des facultés mentales. Au cours des phases précoces de cette maladie, la protéine toxique Abeta s’accumule dans le cerveau et altère les zones de communication entre neurones appelées synapses. L’Abeta perturbe la transmission des signaux entre neurones, puis provoque une perte des synapses qui est responsable des troubles de la mémoire.
Nos travaux montrent que le VEGF, facteur indispensable pour générer de nouveaux neurones, facilite cette transmission des signaux entre les neurones et favorise la formation de nouvelles synapses. Notre objectif est donc d’évaluer l’effet protecteur du VEGF sur la toxicité liée à l’Abeta. Nous déterminerons comment le VEGF peut réduire les atteintes sur les synapses et améliorer les performances de la mémoire.
Ce projet pourrait constituer une nouvelle voie thérapeutique ciblant la neurogénèse, la faculté à fabriquer de nouveaux neurones.
« Je tiens à remercier très chaleureusement les donateurs de Vaincre Alzheimer pour leur contribution généreuse. Celle-ci nous permet de mettre en œuvre ce projet novateur. En effet, ce soutien financier est indispensable au développement de nos activités de recherche. Il favorise également la mise en commun des compétences et des savoir-faire entre chercheurs et cliniciens pour pouvoir répondre efficacement aux défis que représente cette maladie complexe. »
Dr Claire Meissirel
Laboratoire :
CRNL, Inserm, CNRS, University Lyon 1
Type de subvention :
Subvention Standard
Montant de la subvention :
100.000 €
Dates du projet :
1er janvier 2017 au 31 décembre 2018 (2 ans)
L’interview du Dr Meissirel
Fondation Vaincre Alzheimer : Avez-vous un lien personnel avec la maladie d’Alzheimer ?
Dr Meissirel : « Je n’ai pas directement vécu auprès d’un proche atteint de la maladie mais j’ai des liens avec des personnes âgées souffrant de maladies neuro-évolutives dans mon entourage. J’ai pu ressentir cette souffrance particulière liée aux difficultés de compréhension et de communication propre à ces maladies. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi avez-vous choisi d’axer vos recherches sur cette maladie neuro-évolutive ?
Dr Meissirel : « Mes travaux précédents se sont intéressés à un facteur d’origine vasculaire, le VEGF. Ce dernier a la capacité de modifier rapidement les zones de communication entre neurones – ou synapses – et d’augmenter leur efficacité de transmission de l’information. Or, cette capacité se traduit au plan comportemental par une amélioration des performances mnésiques. Par ailleurs, les étapes initiales de la maladie d’Alzheimer s’accompagnent d’une altération subtile du fonctionnement des synapses qui précède leur disparition et la mort des neurones. Une des possibilités de lutter efficacement contre le déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer serait donc de retarder ou de bloquer cette altération. C’est pour cette raison que j’ai choisi de développer une nouvelle approche qui vise à évaluer l’effet protecteur du VEGF sur les dysfonctions synaptiques dans la maladie. »
Fondation Vaincre Alzheimer : En quoi votre projet est-il prometteur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer ?
Dr Meissirel : « Ce projet ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques. En effet, nous allons pouvoir identifier des molécules partenaires du VEGF dans les neurones qui sont susceptibles de protéger les synapses. Or, nos travaux précédents ont déjà révélé que ce facteur de croissance d’origine vasculaire exerce une action directe sur les neurones en favorisant l’efficacité du transfert de l’information. Cette capacité lui permet ainsi de faciliter la consolidation des apprentissages en mémoire. Il en fait donc un candidat de choix pour palier les déficits mnésiques dans la maladie d’Alzheimer.
Par ailleurs, nos nouveaux résultats indiquent que le VEGF permet aux synapses confrontées à la toxicité du peptide amyloïde de maintenir un équipement nécessaire au transfert de l’information et de conserver leur efficacité de transmission. Le VEGF contribue également à limiter la perte des synapses. Désormais, ces résultats prometteurs doivent être confirmés. Il en est de même pour notre hypothèse sur les mécanismes qui entravent l’action protectrice du VEGF dans la maladie. La compréhension de ces mécanismes permettra d’explorer de nouvelles pistes de traitements dans la maladie d’Alzheimer.»
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi une subvention privée, comme celle accordée par Vaincre Alzheimer, est importante ?
Dr Meissirel : « Cette subvention me permet de maintenir une recherche de qualité qui s’appuie sur des techniques innovantes mais couteuses. Elle m’offre la possibilité de subvenir aux coûts inhérents à nos activités de recherche. Avec la baisse des dotations publiques, une subvention privée est essentielle pour pérenniser cette thématique dans mon équipe. Ce soutien est indispensable pour poursuivre nos travaux . Par ailleurs, elle nous offre également la possibilité de former un étudiant en thèse, destiné à devenir l’un des spécialistes de demain.»