L’inégalité homme-femme dans la maladie d’Alzheimer
Hommes et femmes ne sont pas toujours égaux face à la maladie d’Alzheimer. En effet, il a été montré que les femmes avaient un risque plus élevé de développer la maladie d’Alzheimer.
Une des raisons possibles est que les femmes vivent en moyenne plus longtemps. Mais d’autres hypothèses peuvent aussi expliquer ce phénomène. La présence de gènes sur le chromosome X ou encore une réaction différente du corps à la suite d’un stress en font partie.
Une des premières observations qui a été faite concerne la proportion d’une des lésions cérébrales spécifiques de la maladie d’Alzheimer : l’accumulation de la protéine tau toxique. En effet, à stade égal de la pathologie, les femmes atteintes de la maladie d’Alzheimer auraient davantage de protéine tau que les hommes.
Les scientifiques cherchent donc encore à comprendre pourquoi.
Comment expliquer le niveau de protéine tau élevé chez certaines femmes ménopausées ?
Ménopause précoce. Posologie tardive d’un traitement hormonal. Ces éléments semblent être d’autres facteurs de risque du développement d’un déclin cognitif avec l’âge.
Dans une étude américaine récente*, des scientifiques ont montré une accumulation plus importante de la protéine tau dans certaines régions du cerveau chez les femmes ayant une ménopause précoce (avant 46 ans). Ces observations ont été faites grâce à de l’imagerie cérébrale.
Plusieurs études avaient déjà montré que la prise d’un traitement hormonal substitutif de la ménopause augmentait les risques de troubles cognitifs. L’étude américaine précise que c’est essentiellement une posologie tardive de ces traitements hormonaux qui serait en cause. Elle conduirait, en effet, à une augmentation de la quantité de la protéine tau dans le cerveau.
Par ailleurs, cette étude a montré que ces deux éléments, à savoir, la ménopause précoce et la prise d’un traitement hormonal tardif étaient corrélés à de légers déficits cognitifs.
Les médecins ont ainsi plus d’informations sur l’initiation d’un traitement hormonal à l’arrivée de la ménopause.
Ces résultats doivent encore être confirmés par d’autres études, le nombre d’individus étudié étant trop faible. Cela donne néanmoins de premières informations sur l’influence des hormones sur notre susceptibilité à développer la maladie d’Alzheimer. Il reste donc à découvrir les mécanismes moléculaires qui expliquent ces observations.
* Association of Age at Menopause and Hormone Therapy Use With Tau and -Amyloid Positron Emission Tomography
Gillian T. Coughlan ; Tobey J. Betthauser ; Rory Boyle ; Rebecca L. Koscik ; Hannah M. Klinger ; Lori B. Chibnik ; Erin M. Jonaitis ; Wai-YingWendy Yau ; AllenWenzel ; Bradley T. Christian ; Carey E. Gleason ; Ursula G. Saelzler ; Michael J. Properzi ; Aaron P. Schultz ; Bernard J. Hanseeuw ; JoAnn E. Manson ; Dorene M. Rentz ; Keith A. Johnson ; Reisa Sperling ; Sterling C. Johnson ; Rachel F. Buckley
JAMA Neurol. 2023;80(5):462-473.
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