Dès ses premières observations, le Dr. Aloïs Alzheimer avait remarqué que certains patients présentaient des signes d’épilepsie. Cette manifestation ne serait pas une simple conséquence de la perte des neurones. Elle semble être une caractéristique propre à la maladie d’Alzheimer, et non un symptôme secondaire.
L’impact de l’épilepsie sur la mémoire et le sommeil
L’épilepsie se définit par une activité neuronale anormale et anarchique de nombreux neurones en même temps. Chez les patients atteints d’Alzheimer, cette activité se manifeste rarement sous forme de crises visibles. Elle apparaît plutôt sous forme d’événements brefs mais perturbateurs. Ces anomalies s’intensifient pendant le sommeil, période essentielle à la consolidation de la mémoire.
L’équipe du Dr. Lionel Dahan cherche donc à savoir si ces activités épileptiques nocturnes pourraient expliquer les troubles de la mémoire observés chez ces patients.
Un projet de recherche franco-néerlandais ambitieux
Mené par le Dr. Dahan de l’Université de Toulouse et par le Prof. Liza Genzel de l’université Radboud, à Nimègue, ce projet va analyser des données d’électroencéphalographie et d’imagerie cérébrale. L’objectif est de mieux détecter et caractériser les oscillations cérébrales liées à l’épilepsie pendant le sommeil.
Ce programme de deux ans, financé à hauteur de 200 000 euros, permet notamment le recrutement d’une chercheuse postdoctorale. Il repose sur une collaboration scientifique étroite entre la France et les Pays-Bas dans le but d’avoir accès à des compétences, des méthodes et des outils d’analyse innovants.
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques
L’étude vise à identifier les mécanismes précis reliant épilepsie, sommeil et mémoire. À terme, ces travaux pourraient guider le choix de traitements adaptés pour les malades. En effet, le Dr Dahan étudie, en parallèle, l’effet des antidépresseurs sur l’activité épileptique afin d’identifier ceux présentant le risque le plus faible, certains pouvant légèrement augmenter la fréquence des événements épileptiques.
Le rôle essentiel des fondations de recherche
Le projet bénéficie du soutien de la Fondation Vaincre Alzheimer. Au-delà de l’aide financière, ce soutien représente une véritable reconnaissance du travail des chercheurs et nourrit leur engagement scientifique.
 
 
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