Rencontre avec Maud Gratuze, chercheuse passionnée qui étudie le système immunitaire du cerveau
Découvrez l’interview du Dr. Maud Gratuze qui étudie le système immunitaire du cerveau dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. La Fondation Vaincre Alzheimer soutient chaque année des chercheurs prometteurs. En 2025, le Dr. Maud Gratuze a obtenu un financement pour ses travaux sur le système immunitaire du cerveau. Basée à Marseille, elle nous partage ici sa vision du métier de chercheuse et son engagement au quotidien.
Fondation Vaincre Alzheimer (FVA) : Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir chercheure ?
Maud Gratuze : Je dirais que c’est la curiosité. Je cherchais un métier dans lequel je ne m’ennuie pas. Et la recherche scientifique, c’est exactement ça. On ne fait jamais la même chose. J’ai toujours aimé comprendre le fonctionnement du corps humain. Le cerveau, encore très mystérieux aujourd’hui, m’a tout de suite fascinée.
FVA : Pouvez-vous nous parler de votre projet sur le système immunitaire du cerveau ?
Maud Gratuze : Je travaille sur le système immunitaire du cerveau dans la maladie d’Alzheimer. Nous essayons de comprendre pourquoi il y a une perte de neurones dans le cerveau malade. Est-ce dû à des agrégations de protéines ? Ou à un excès d’activité des cellules immunitaires ? Notre objectif est de mieux cerner les mécanismes à l’origine de la maladie.
FVA : Quelle découverte vous a récemment marquée ?
Maud Gratuze : La découverte de CRISPR-Cas9, il s’agit d’un outil de modification génétique, des sortes de ciseaux pouvant couper l’ADN et le modifier à n’importe quel endroit. Il ouvre la voie à des traitements innovants. Même si tous les cas de maladie d’Alzheimer ne sont pas uniquement d’origine génétique, cet outil pourrait, un jour, permettre de modifier cette prédisposition génétique. C’est un sujet passionnant mais aussi très délicat éthiquement.
FVA : Quel est l’aspect le plus surprenant de votre métier ?
Maud Gratuze : C’est la place qu’occupe l’administratif. On passe beaucoup de temps à chercher des financements pour nos recherches, à monter des dossiers. Finalement, on fait parfois moins de science que ce que l’on imaginait au départ.
FVA : Que faites-vous quand vous ne travaillez pas au laboratoire ?
Maud Gratuze : J’aime beaucoup passer du temps en extérieur. Être à Marseille est une vraie chance. J’apprécie les moments avec mes proches. Et aussi les petites routines comme le café du matin et les moments de convivialité partagés avec l’équipe après une longue journée.
FVA : Quelle personnalité aimeriez-vous rencontrer ?
Maud Gratuze : Aloïs Alzheimer. Il a décrit la maladie en 1907 avec une précision impressionnante, malgré les moyens limités de son époque. Ce serait passionnant d’échanger avec lui.
FVA : Quel message aimeriez-vous faire passer aux jeunes curieux de sciences ?
Maud Gratuze : Le métier de chercheur demande beaucoup de passion. Ce n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des échecs, beaucoup de persévérance. Mais je ne changerais de métier pour rien au monde. C’est extraordinaire d’explorer ce qu’on ignore encore, surtout en travaillant sur le système immunitaire du cerveau.
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