Le refus de remboursement du Leqembi® en France crée une onde de choc. Le 7 novembre 2025, la Haute Autorité de Santé (HAS) a confirmé qu’elle ne financerait pas ce traitement innovant contre la maladie d’Alzheimer.(1)
Une décision qui freine l’accès à ce traitement innovant
La HAS estime que le service médical rendu par le Leqembi® est insuffisant. Le rapport mentionne des données d’efficacité limitées à 18 mois qui ne prouvent pas un bénéfice durable. Par ailleurs, le traitement comporte des risques élevés d’effets secondaires graves. Enfin, son administration en milieu hospitalier soulève des questions logistiques importantes.
Pourtant, un article scientifique récent (2) montre des résultats encourageants. Environ 68 % des patients traités ont stabilisé leur maladie après 18 mois de traitement. Concernant les effets secondaires : 15,1 % ont présenté des hémorragies ou œdèmes cérébraux bénins sans symptômes. Par ailleurs, 1,3 % ont présenté des symptômes, et 0,6 % des effets graves avec symptômes.
De son côté, la Fédération des Centres Mémoire avait présenté un plan pour accompagner l’intégration du traitement dans les parcours de soins actuels. Cela démontrait que les structures hospitalières étaient prêtes à la mise en place du traitement (3).
Les malades privés de choix thérapeutique
Cette décision prive les malades de la possibilité de choisir, avec leur médecin, si les bénéfices en termes d’autonomie et de qualité de vie l’emportent sur les risques encourus. Pour beaucoup, elle représente une perte de chance immédiate. Un sondage de la Fondation Vaincre Alzheimer, présenté à la HAS, montre que 47 % des répondants étaient favorables à la prise du Leqembi®. Parmi les patients ayant reçu le traitement en essai clinique, 54,5 % ont rapporté des effets positifs. Et la grande majorité a jugé le rythme de perfusion peu contraignant.
Une perte de confiance dans la recherche médicale
Alors que l’Allemagne et l’Autriche ont autorisé le Leqembi®, la France envoie un signal d’inquiétude. Ce refus de remboursement du Leqembi® interroge la confiance accordée à la recherche et à l’innovation. Il fragilise également la position scientifique du pays dans la lutte contre les maladies neurodégénératives. Ce choix est d’autant plus déroutant que la stratégie nationale sur les maladies neurodégénératives qui prône le soutien à l’innovation thérapeutique vient d’être lancée. Un message contradictoire est ainsi envoyé.
La Fondation Vaincre Alzheimer ne remet pas en cause le rôle essentiel des autorités sanitaires, qui garantissent la sécurité des malades. Elle appelle à replacer la maladie d’Alzheimer au cœur du débat politique. Elle rappelle que les malades attendent des solutions concrètes et un accès équitable aux innovations médicales. L’accès au Leqembi® en France reste actuellement incertain, mais le combat continue pour offrir aux patients une meilleure qualité de vie.
FAQ sur le refus de remboursement du Leqembi®
Pourquoi la HAS a-t-elle refusé le remboursement du Leqembi® ?
La HAS juge que le rapport bénéfice/risque n’est pas encore suffisant dans l’indication de l’autorisation d’une mise sur le marché pour justifier une prise en charge par la solidarité nationale.
Quels pays européens ont autorisé le Leqembi® ?
Le Leqembi® est déjà disponible en Allemagne et en Autriche. Il est également accessible Royaume-Uni, mais sans remboursement. D’autres pays étudient encore son évaluation.
Le Leqembi® est-il dangereux pour les patients ?
La majorité des effets secondaires observés sont bénins. Toutes fois, des effets secondaires graves existent mais restent rares. Ils nécessitent une surveillance médicale stricte.
Les patients français pourront-ils un jour y avoir accès ?
Le laboratoire EISAI étudie actuellement différentes options, notamment des dérogations exceptionnelles pour un nombre limité de patients ou le dépôt d’une nouvelle demande auprès de l’HAS. Mais rien n’est encore décidé à ce jour.
Sources :
1 https://www.has-sante.fr/jcms/p_3702487/fr/leqembi-lecanemab-maladie-d-alzheimer
2 https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0035378725006186?dgcid=coauthor
3 https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0035378724003849
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